La pêche à la mouche fouettée

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La pêche à la mouche

Un art et une philosophie…

De tout temps, l’homme a été un pêcheur. Pêche au filet, pièges, nasses, pêche à la ligne, toutes ces techniques sont efficaces, mais la plus spectaculaire,
l’art de l’artifice et de la duperie est sans nul doute la pêche à la mouche.

On parle déjà de cette pêche au début du troisième siècle de notre ère. Un auteur latin Claudius Aelianus relate dans ses écrits des macédoniens qui pêchent
avec des leurres faits de laine et de plumes de coqs censés représenter des insectes. Ils attrapaient ainsi des poissons à la peau mouchetée : sans doute des truites.

Le premier ouvrage halieutique, rédigé en 1496 par Dame Juliana Berners, une abbesse anglaise, décrit une douzaine de mouches faites de plumes de coqs.

Mais ce fut un autre auteur anglais, Izaak Walton qui dans son ouvrage « le parfait pêcheur à la ligne » paru en 1652,donna ses lettres de noblesse à cette pêche.

De nombreux auteurs anglais contribuèrent ensuite à codifier la pêche à la mouche..

Plus près de nous, c’est le film de Robert Redford, « au milieu coule une rivière » qui a fait découvrir cette pêche à un public plus large. Tiré du roman autobiographique
de Norman Maclean, l’action se déroule au bord des rivières du Montana qui sont devenues La Mecque des pêcheurs à la mouche…

La pêche à la mouche n’est pas une pêche statique où le pêcheur attend le bon vouloir du poisson… Elle nécessite une connaissance approfondie du milieu aquatique : savoir « lire l’eau »,
reconnaître les gobages, les interpréter, identifier les insectes présents sur l’eau. Dans son roman « Le coup de midi », l’auteur, Bartholomé Bennassar, retranscrit de fort belle manière
cet état d’esprit si particulier : « Je sais pourtant, très loin dans le souvenir de moi-même, que la pêche à la truite est une quête merveilleuse, si parfaite association des sens et de l’intelligence,
si intime dosage subtil d’observation, de raisonnement et de réflexes… »

C’est une école de patience et de technique. Cette pêche un peu atypique consiste à propulser à l’aide d’une canne,une ligne flottante appelée soie. Fixée au bout de la ligne,
la mouche artificielle, faite de plumes et de poils, est censée représenter l’un des nombreux insectes aquatiques ou terrestres que les poissons ont l’habitude de consommer.

Les poissons rois du pêcheur à la mouche sont la truite et l’ombre, poissons gobeurs par excellence, mais les autres poissons tels que chevesnes, vandoises, rotengles
ne sont pas dédaignés. Le saumon, le brochet et même des poissons de mer comme le bar sont susceptibles d’être pêchés à la mouche.

La pêche à la mouche peut se décliner en trois catégories :

- La pêche à la mouche sèche, imitation d’insectes dérivant à la surface de l’eau.

- La pêche à la nymphe, imitation de larves d’insectes à cycle de vie aquatique, se pratique sous la surface de l’eau.

- La pêche au streamer qui utilise des leurres imitant des petits poissons.

Les mouches artificielles sont très souvent confectionnées par le pêcheur lui-même.

De bonnes connaissances en entomologie, des habitudes alimentaires des poissons ainsi qu’une bonne habileté manuelle sont requises à cet effet.

Une mouche artificielle se fabrique en fixant, avec du fil, divers matériaux sur un hameçon. Ces derniers peuvent être synthétiques ou naturels.
Plumes de volatiles divers, en autres coq, canard, faisan, paon ainsi que poils de chevreuil, lièvre et autres mammifères sont ainsi assemblés dans le but d’imiter un insecte, une larve ou un poisson.

Le matériel utilisé par le pêcheur à mouche est également particulier.

La canne très légère et très souple sert à propulser la « soie » qui fut jadis en vraie soie imprégnée d’huiles diverses afin qu’elle flotte. De nos jours les lignes synthétiques sont toujours appelées soies.

L'auteur en action de pêche sur la Sava Bohinjca (Slovénie)

La soie est contenue sur un moulinet qui sert plus de lieu de stockage que d’instrument utilisé dans la lutte avec le poisson.

La propulsion des mouches, qui ne pèsent quasiment rien, s’effectue grâce au poids de la soie (la ligne), qui permet de bander le ressort de la canne également appelée « fouet » car
son maniement ressemble à celui d’un fouet.

La technique consiste à placer au plus près d’un poisson en train de gober une imitation de l’insecte  dont il se nourrit : le gobage est dû à l’action du poisson qui vient prendre sa nourriture
en surface, ce sont des ronds concentriques semblables à ceux provoqués par la chute d ’un caillou dans l’eau.

En l’absence de gobage, le pêcheur peut essayer de tenter un poisson s’alimentant sous la surface en pêchant à la nymphe ou avec un streamer.

La pêche à la mouche est un sport qui demande une relation étroite avec la nature. Au fil du temps s’est développé un état d’esprit particulier repris depuis peu dans d’autres techniques
de pêche. Le no-kill ( sans tuer) ou la graciation chez nos cousins canadiens consiste à relâcher le poisson une fois qu’il a été capturé. Les hameçons étant souvent sans ardillons et les
poissons juste piqués au bord de la bouche, il est très aisé de redonner sa liberté à un poisson sans le blesser et sans compromettre ses chances de survie. Il semble loin le temps où tout
poisson pris finissait irrémédiablement à la poèle ; Pour le pêcheur à la mouche d’aujourd’hui, le poisson n’est plus la seule finalité de la pêche…

Le pêcheur à la mouche, comme d’autres pêcheurs, est très proche du milieu dans lequel il pratique sa passion. Véritable sentinelle des rivières, il participe activement à la bonne gestion
des milieux aquatiques. Ce n’est pas uniquement la qualité de l’eau qui le préoccupe, mais également les rives et leur végétation souvent mises à mal. Les pesticides et autres produits
polluants ruissellent dans l’eau contribuant à dégrader l’équilibre biologique des eaux.

L’eau est une richesse. Nous avons tous, pêcheurs ou non, le devoir de la préserver pour les générations futures…

Sur la Madison au Montana ( USA )

Norman Maclean à la fin de son roman écrivait ces mots magnifiques résumant en quelques phrases la philosophie de la pêche à la mouche…

« Bien sûr, à mon âge, je ne vaux plus grand-chose comme pêcheur, et bien sûr, le plus souvent, je pêche seul dans les grandes rivières, malgré mes amis qui trouvent que ce n'est guère
raisonnable. Souvent, comme beaucoup de pêcheurs à la mouche de l'ouest du Montana, où les jours d'été sont d'une longueur presque boréale, j'attends la fraîcheur du soir pour
commencer à pêcher. Alors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s'estompe, et il n'y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées
de la Blackfoot River, le rythme à quatre temps et l'espoir de voir un poisson venir à la surface.

A la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. La rivière a creusé son lit au moment du grand déluge, elle recouvre les rochers
d'un élan surgi de l'origine des temps. Sur certains rochers, il y a la trace laissée par les gouttes d'une pluie immémoriale. Sous les rochers, il y a les paroles, parfois
les paroles sont l'émanation des rochers eux-mêmes.

Je suis hanté par les eaux. »

Article et photos Jean Rémy Schleifer

Bibliographie :

Le guide Sotheby’s de la pêche à la mouche pour la truite de Charles Jardine Editions du sport

Le coup de midi de Bartholomé Bennassar Editions Julliard

La rivière du sixième jour de Norman Maclean Editions Rivages poche

Filmographie : Au milieu coule une rivière film de Robert Redford 1993